Article du 08/10/2016
Concert. La chanteuse française se produit, samedi prochain à l’espace culturel de la Pointe de Caux, à Gonfreville-l’Orcher. L’artiste discrète y défendra son 7e album, plus mélancolique que les précédents, face à un public fidèle à son univers intime.
«Je suis l’ingénue, la guerrière, je suis la douceur, la colère », une artiste aux mille facettes comme elle se décrit dans cette chanson tirée de son dernier album De quoi faire battre mon cœur. Clarika a vingt ans de carrière derrière elle, elle fait salle comble à chaque concert et pourtant, on ne sait pas grand-chose d’elle, pas grand-chose si ce n’est cette séparation qui inspire ce 7e album. Je ne te dirai pas évoque les chagrins d’amour ; Il s’en est fallu de peu les échecs amoureux, La vie sans toi et tout est dit… Pourtant, on est bien loin de la pleurnicherie : les textes sont à la fois intimes et universels mais tous pleins d’énergie, les cordes de Budapest accompagnent les mots, bientôt relayées par des basses gainsbouriennes, des guitares tartares et des claviers vintage. C’est sûr le 15 octobre prochain : Clarika fera battre les cœurs à Gonfreville.
Ce dernier album est plus grave que les autres. Est-ce une histoire de maturité ou bien lié à un moment de votre vie ?
Clarika : « C’est étroitement lié à une période de ma vie, une période un peu particulière que j’ai retransmise dans cet album… C’est un album qui me ressemble en ce moment, dans ce que je suis. »
Comment écrivez-vous ? De manière régulière ou dans l’urgence ?
« J’écris sur des périodes définies, je n’ai jamais de fond de tiroir car je n’écris pas régulièrement. C’est pour ça que chaque chanson correspond à un moment de ma vie. »
Est-ce difficile d’écrire sur la rupture sans pour autant tomber dans la pleurnicherie ?
« C’est ça, ce qu’il fallait éviter à tout prix, c’était de s’auto-apitoyer. Moi, j’avais besoin avant tout de faire des chansons même si j’ai eu du mal à écrire sur autre chose car cette séparation est toujours très présente. Quand on fait un album, on le fait pour soi mais aussi pour les autres, pour que ça touche, que ça parle au public… Finalement, le thème que j’aborde est à la fois très banal et très universel. Ce qui change après, c’est la façon de le faire. »
Il y a une grande part dédiée aux instruments dans votre album. Comment rendre cela sur scène ?
« Sur scène, je suis accompagnée par trois musiciens, tous pluri-instrumentalistes. C’est vrai que sur l’album, je suis par exemple accompagnée par un orchestre à cordes de quarante musiciens et ça, on ne pourra pas le reproduire sur scène. Lors d’un concert, les gens viennent chercher autre chose que ce qui est dans l’album, c’est en ça que les deux sont complémentaires. D’être avec seulement trois musiciens sur scène, permet de passer de morceaux rock’n’roll à des choses plus intimistes, sans pour autant faire quelque chose de plombant. »
Qu’est-ce qui fait battre votre cœur en ce moment ?
« C’est la tournée sans aucun doute, on est en plein dedans. De toutes les étapes de la création d’un nouvel album, c’est la scène que je préfère. Quand j’écris, j’ai toujours en tête le spectacle que ça va donner. Sur scène, j’exulte, je m’amuse beaucoup. Le but du jeu est de retrouver le propos de l’album sans essayer de l’imiter. »
Vous faites salle comble et pourtant on vous connaît peu. Comment vivez-vous ce statut de « méconnue célèbre » ?
« C’est toujours difficile de se regarder de l’extérieur. C’est mon 7e album et avec la crise et plus précisément la crise du disque, je sais que c’est compliqué de durer. Or, à chaque album, il y a une vraie attente de la part du public. De plus, j’arrive à faire de vraies tournées et ça, c’est le plus important car j’adore. Mon public grossit petit à petit, je n’ai pas une notoriété énorme mais elle est suffisante à mon goût : elle me permet de faire ce métier que j’adore et d’être sur scène. Quand j’étais jeune, j’aurais voulu être très connue ; aujourd’hui, je me dis que c’est plutôt confortable de ne pas trop l’être, que c’est plus simple pour écrire et que ça me permet de continuer à vivre normalement. Mais bien sûr, j’ai toujours plaisir à entendre mes chansons à la radio ! ».