Intitulé De quoi faire battre mon coeur, le nouvel album de Clarika est un grand disque chancelant, écrit avec des plaintes et des déliés.
Son nouvel album s’appelle De quoi faire battre mon coeur. Les poings fermés, dansant sur les cendres d’une rupture, Clarika chante l’absence, visite les ruines du temps, vise le coeur. C’est un grand disque chancelant, écrit avec des plaintes et des déliés, recouvert de larmes et de tabac froid. « Les textes tournent autour de l’amour, viscéral, douloureux, inspirant », murmure-t-elle.
La tristesse s’est posée avant de s’envoler, comme une mélodie de Michel Legrand. Clarika a prouvé depuis des années qu’elle savait tout chanter. Sa fantaisie est malicieuse (Beau comme un garçon; Les Garçons dans les vestiaires).
« Tant d’amour »
Elle a pointé l’époque avec un sens subtil du social et du politique (Bien mérité). Et déjà brassé des bouquets de rengaines sentimentales (Non, ça s’peut pas). En 2003, Clarika, méconnue célèbre, fait ses (faux) adieux au théâtre le Palace, pour rire. Elle avance à son rythme, dernièrement en duo avec Daphné, pour le spectacle Ivresses.
L’Orchestre de Radio Magyar, de Budapest, est au générique du CD. « Retourner en Hongrie est toujours émouvant. C’est le pays de mon père, poète, réfugié politique [Istvan Keszei]. » Sur son amour enfui – Jean-Jacques Nyssen, complice musical de toujours, père de ses enfants -, elle écrit dans Je ne te dirai pas: « Parce que j’ai eu tant d’amour que, si ça s’arrête aujourd’hui, moi j’en aurai pour le reste de ma vie. »
De quoi faire battre mon coeur.At(h) ome.
Par Gilles Médioni